Des acteurs institutionnels se sont impliqués ces dernières années pour contribuer à modifier les comportements, voire les attitudes(1).

Deux tiers des accidents mortels du travail étant des accidents de la route, la lutte contre le risque routier est prioritaire pour la CNAM-TS (Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés). Elle œuvre pour la prévention du risque en s'appuyant essentiellement sur la formation, la préconisation et l'incitation financière.

Partenaires de l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), les Services Prévention des CRAM (Caisses régionales d'assurance maladie) et des CGSS (Caisses générales de sécurité sociale) diffusent gratuitement les publications de l'INRS et assurent des journées de formation sur le risque routier destinées à chacun des membres des CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail) : ingénieurs-sécurité, médecins du travail, délégués du personnel.

La Commission des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles (CAT-MP) décide et valide la politique à mener en matière de risques professionnels par la branche AT-MP de la Sécurité sociale. Elle a adopté deux textes Majeurs : "Prévention du risque routier au travail" et "Prévenir les accidents routiers de trajet", adoptés respectivement le 05/11/2003 et le 28/01/2004. Si ces textes n'ont pas de caractère réglementaire, ils font référence et la justice est susceptible de s'y référer en cas de litige. Le texte "Prévention du risque routier au travail" précise : « La commission des accidents du travail et des maladies professionnelles, considérant que le risque d’accident est plus important si on téléphone en conduisant, et ceci quel que soit le dispositif technique, demande aux chefs d’entreprises et aux salariés, au-delà des dispositions prévues par la loi du 12 juin qui interdit l’usage du téléphone mobile tenu à la main, de ne pas utiliser de téléphone dès qu’ils sont au volant d’un véhicule. »

De plus, les instances gouvernementales et les caisses d'assurance maladie œuvrent maintenant de concert pour la prévention du risque routier. Dès 2001, la CNAM-TS et la DSCR (Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières) ont constitué le "Comité national de pilotage pour la prévention du risque routier encouru par les salariés", qui a pour mission de définir les actions de prévention, en concertation avec les pouvoirs publics. En février 2006, la CNMSA (Caisse Nationale de la Mutualité Sociale Agricole) et la CNRACL (Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales) ont rejoint le Comité, élargissant ainsi la population concernée aux salariés du régime agricole et aux fonctionnaires des fonctions publiques, territoriale et hospitalière.

Enfin, des associations engagent des actions de communication destinées à marquer l'opinion publique, en partenariat avec beaucoup d'acteurs, qui se sentent manifestement concernés : collectivités territoriales, fournisseurs de produits et services dans le domaine automobile, notamment.

La Journée Nationale de la Courtoisie au Volant, organisée depuis sept ans par l'ANPC (Association Nationale de Prévention des Comportements au Volant) en est un parfait exemple. De nombreux acteurs se mobilisent pour donner un retentissement au niveau local de cette journée nationale : villes, préfectures, DDE, auto-écoles et centres d'éducation routière, automobiles clubs et associations, mais aussi des entreprises dans le domaine de l'équipement automobile, du transport, de la location de véhicules, de la fourniture d'énergie, de la banque et de l'assurance.